5ème Dan BEES Aikido  et  1er Dan Iaido

Racontes-nous tes premiers pas en aïkido.

C’était en Belgique en 1986, j’y suis resté 6 mois pour le travail. Au départ je voulais faire du judo, mais à 25 ans j’étais déjà trop vieux pour commencer.

Je me suis donc tourné vers l’aïkido, le seul art martial qui acceptait un débutant de mon âge. L’absence de compétition au sein de cette discipline m’a également plu. Je fréquentais mon premier dojo trois fois par semaine, sous la direction d’un gaillard d’1m80 qui était également prof de judo, de kendo et d’Iaido.

De retour en France je me suis installé dans le sud et j’ai suivi les cours de Claude Panossian et André Hincelin, deux caractères opposés, au CAM Celleneuve Arts martiaux (Montpellier).

Peux-tu retracer ton parcours de pratiquant et d’enseignant au sein de la discipline ?

En 1992, j’ai passé mon 1er Dan et le 2ème Dan en 1995. J’ai ouvert mon premier club : l’Aïkiciam avec Francis Hacquin en 1996.

Nous avons commencé à enseigner un peu par la force des choses, il fallait des enseignants pour reprendre le créneau horaire de l’aïkido dont s’occupait André Hincelin dans un dojo à Montpellier, nous avons répondu présents et fondé l’Aïkiciam. Très peu formés, nous avons appris à enseigner l’aïkido sur le tas, en faisant pas mal de bêtises d’ailleurs, je me souviens d’un cours donné par mon ami durant lequel il a fait faire aux débutants une heure de techniques en suwariwaza, leurs genoux s’en souviennent je crois !

Suite au décès prématuré de Francis, Mohamed, mon frère d’arme depuis 20 ans,  est venu me prêter main forte.

J’ai obtenu mon 3ème  Dan en juin 1999 et le 4ème en juin 2004.

Mes trois enfants m’ont beaucoup appris au moment où j’ai ouvert la section enfants en 2009. C’est à cette période que je me suis investi dans la commission enfants de la ligue du Languedoc/Roussillon. Aujourd’hui j’ai arrêté de m’occuper de celle-ci, mais  je suis encore partie prenante dans la commission technique.

Entre les cours Adultes, Enfants, et  la fac où j’ai enseigné 5 ans avant de laisser les créneaux horaires à Hervé Breton, je chapotais plus d’une dizaine d’heures de cours par semaine.

Et il me fallait trouver encore du temps pour continuer à me former. Alors quand Thierry est venu pour me proposer d’ouvrir un club à Vendargues en 2009, il m’a fallu faire des choix. Fort heureusement,  mes élèves étaient là pour m’aider !

Gilles s’est investi  sur la section enfants, Thierry à Vendargues, Dominique et Emmanuelle m’ont secondé  à Montpellier.

J’ai arrêté d’enseigner à l’Aikiciam en 2013, j’ai confié les rênes à Dominique Acalde, Gilles et Manue ont pris leur envol et ont créé un club. Je me suis recentré sur ACV en compagnie de Thierry. J’y suis bien avec mes amis, je peux m’y épanouir et penser un peu à moi.

Qu’est-ce que la pratique de l’aïkido apporte à ta vie ?

Une ouverture d’esprit plus grande, un regard plus positif sur autrui et aussi une meilleure écoute. Pratiquer l’aïkido me permet d’entretenir ma condition physique, mais surtout de canaliser de manière positive mon trop-plein d’énergie et mon tempérament nerveux, qui aurait pu me faire prendre une mauvaise direction. Dans ma vie actuelle l’aïkido m’apporte beaucoup de joie et des amitiés fortes.

 

Quels grands maîtres sont une source d’inspiration pour toi ?

Maître Tamura bien sûr, même si quand j’ai pu participer à ses stages j’étais trop « vert » pour percevoir pleinement la subtilité de son enseignement.

C’est à Roberto Montserrat que je dois la traduction du travail de Tamura, il est un pilier de ma vie de pratiquant d’aïkido, hier comme aujourd’hui.

Jean-Luc Fontaine a également joué un rôle fondamental pour moi, c’était un homme adorable et un enseignant impliqué, il avait le don quand il pratiquait avec toi de te donner l’impression d’être son seul élève alors même que le dojo était plein.

J’ai particulièrement été marqué par la rencontre de certains Sensei tels que Saotomé ou le Doshu.

 

Peux-tu nous parler d’un principe qui te semble essentiel en aïkido ?

Premier principe : sortir de la ligne, deuxième principe : sortir de la ligne et troisième principe : sortir de la ligne !

Pour moi c’est la base du travail d’aïkido, je le répète souvent à mes élèves, et ce principe peut s’appliquer à la vie quotidienne, notamment comme moyen d’aborder les conflits sans recevoir de plein fouet « l’énergie » de l’autre.

Une anecdote marquante ou amusante à partager, des souvenirs mémorables ?

Ce qui m’a le plus marqué c’était lors d’un passage de grade d’un ami, le jury s’est mis à se disputer et ils ont tous quitté la salle, en plantant là les candidats !

Il y a plein de moments exaltants ; les premiers élèves que tu emmènes à leurs passages de Dan par exemple.

Mais, l’aïkido ce n’est pas que de la technique, ce que j’ai vécu avec l’ACV ces dernières années restent exceptionnelles. Les stages à Bras et celui en Ardèche sous la direction de Roberto avec les  copains du club en sont un bel exemple. Ces moments d’échanges et de complicités resteront longtemps gravés dans ma mémoire.

Si on dit que l’élève doit choisir un bon prof pour progresser, pour moi, un prof n’est rien sans ses élèves ! C’est grâce à eux et à cette recherche, qu’à chaque cours, il se remet en question, progresse et qu’il pourra transmettre le geste correct, et la pensée juste. Donc je les remercie de me permettre de m’améliorer. Mais il ne faut le dire trop fort, ils vont attraper la grosse tête !

 

As-tu des préférences aux armes ?

Mon cœur penche pour le sabre. C’est Jean-Luc Fontaine (7ème Dan) qui m’a initié au Iaido (art martial basé sur la maîtrise de la frappe au sabre) au bout de 10 ans d’aïkido. En 2005, j’ai passé mon 1er Dan de Iaido. Cette discipline m’apporte de nouveaux éclairages dans ma pratique de l’aïkido, notamment sur les positions de pieds et certains détails dans les techniques.

Qu’est-ce que ta récente promotion au grade de 5ème Dan signifie pour toi ?

C’est une progression logique au bout de 30 ans d’aïkido, elle marque la reconnaissance des haut-gradés de la ligue et j’ai été très honoré que Roberto Montserrat me l’annonce en personne au téléphone. Comme pour mon 4ème, j’ai tenu à recevoir le diplôme de ses mains devant mes élèves, lors du stage organisé à Vendargues en juin.

La préparation de ce 5ème Dan m’a fait prendre conscience des fondamentaux en aïkido et de l’ampleur du travail technique sur les différents principes.

Que souhaites-tu concernant l’évolution du club de Vendargues où tu enseignes actuellement avec Thierry Castillo ?

Je souhaite que l’ACV garde le même esprit soudé et familial. C’est un club vraiment attachant, qui connait une belle progression depuis sa création en 2009. J’espère que chaque saison il y aura des débutants qui viendront dynamiser le club et permettre aux « pingouins » de ne pas s’encroûter. Quand il y aura plusieurs 1 Dan au club on songera à pousser les murs de notre petit dojo !

As-tu un message à l’intention des nouveaux pratiquants qui voudraient venir à l’ACV ?

Venez tel que vous êtes et surtout avec le sourire, avec Thierry on ne se prend pas au sérieux mais on travaille sérieusement !

Le mot de la fin ?

Je tiens à dire que sans Thierry le club ne serait pas ce qu’il est. Notre binôme est complémentaire et nous sommes tous les deux très investis dans la vie du club. Thierry me sert de lunettes correctrices, il me permet de voir des détails qui m’échappent et d’analyser plus finement le travail des uns et des autres. Pour ça je lui dis « Arigatô » !

 

 

Catégories : Entretien

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